Annales du comté de Cang (1933)
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Vous trouverez ci-dessus quelques images des annales du comté de Cang (沧县志). Ces annales ont été compilées vers 1929 et publiées en 1933 par l'administration locale du comté de Cang. La section « arts martiaux » des annales ne comprend que seulement environ 15 pages, et contient des renseignements historiques sur certains artistes martiaux locaux (BajiQuan et d'autres styles). Les informations sur le BajiQuan ont été, selon toute probabilité, fournies par la branche des pratiquants de LuoTuan (probablement Han HuiQing). Par conséquent, à l'exception de Wu Zhong, les renseignements se focalisent sur la vie des pratiquants issus de LuoTuan (Li DaZhong, Zhang KeMing, etc.). On notera que dans ces annales, Li DaZhong et Zhang KeMing sont rapportés comme disciples de la fille de Wu Zhong (Wu Rong,吴荣) au lieu de Wu Ying (le 吴溁, fils adoptif de Wu Zhong, voir la section sur « Wu Ying »). Selon le manuel de Wu HuiQing publié 1936, Li DaZhong fût le premier pratiquant de LuoTuan venu à MengCun en 1846 pour étudier le BajiQuan. À cette date, Wu Rong était déjà décédée (ou bien elle aurait eu plus de 80 ans), ainsi il est plus probable que Wu Ying ait enseigné aux gens de LuoTuan.
On notera également que Wu Zhong est cité comme fondateur du « BaMen Quan, » au lieu de Baji ou de BajiMen Quan, ce qui est peut-être dû à une faute d'impression dans le document.
Vous trouverez ci-dessous une traduction du paragraphe concernant la vie de Wu Zhong :
« Wu Zhong, fondateur du BamenQuan du nord, également appelé HongSheng (弘声), était un musulman de la ville de MengCun. À l'âge de huit il était un garçon intelligent et surpassant les autres. En entrant dans l'âge adulte, il était particulièrement courageux et fort, il abandonna les études littéraires en faveur des arts martiaux. Il s'exerçait jour et nuit, en hiver comme en été, sans jamais s’arrêter. Une nuit, Wu Zhong jouait avec son épée dans sa cour, quand un moine taoïste à l’allure impressionnante et portant un chapeau jaune bondît du toit de la maison. Wu Zhong lui demanda son nom mais l'homme ne répondit pas. L'homme s’assit et a commença à parler des arts martiaux. Tout ce que l'homme raconta était totalement inconnu pour Wu Zhong. Alors l'homme fit une démonstration de ses talents, et tout qu'il montra était totalement nouveau pour Wu Zhong. Wu Zhong devint le disciple du moine et apprit ainsi le BajiQuan. L'homme est resta 10 ans avec Wu Zhong et un jour, il déclara soudainement « maintenant tu as appris toute ce que je sais, je vais partir ». Wu Zhong se mit à genoux en pleurant et dit « j’ai appris tant d choses à vos côtés pendant ces 10 années, ma seulement peine est de ne pas connaître le nom de mon maître ». Le moine répondit « ceux qui savent que mon nom est Lai (癞) sont tous mes disciples ». L'homme s’en alla après avoir dit ceci et disparut sans laisser de trace. Deux ans après, une autre personne vint rencontrer Wu Zhong et se présenta en tant qu'élève de Lai. L'homme garda son nom secret et dit seulement « mon nom est pi (癖) ». L'homme donna à Wu Zhong un manuel sur la maîtrise du Baji Quan et lui enseigna les secrets de la grande lance. Pi invita Wu Zhong à voyager vers le sud, jusqu’à un temple de Hangzhou. L'abbé du temple était un expert en boxe ShaoLin, mais Wu Zhong se mesura à lui et l’emporta à plusieurs reprises. L'abbé reconnut la maîtrise de Wu Zhong, et lui un sac de récompenses (ou un sac des poignards volants, selon la transcription). Wu Zhong revint du Zhejiang à YanJing (ancien nom de Pékin), et il s’y mesura à YunTi (également appelé YinTi), le prince Xun. Utilisant un Shu (arme ancienne en bambou) avec de la poudre blanche sur la pointe, il parvint à toucher le sourcil du prince sans que celui-ci ne s’en rende compte. Le prince pensa qu’il s’agissait d’un tour de magie, ainsi il tenta à nouveau sa chance avec le Shu et la poudre blanche, mais une fois encore ses sourcils furent blanchis sans qu’il ne puisse s’en rendre compte. Le prince reconnut la maîtrise de Wu Zhong, il lui offrit un siège d'honneur à sa résidence et le considéra comme son professeur. À cette période, Wu Zhong obtint le surnom de « dieu de lance » dans Pékin. Plus tard, étant donné que sa mère était vieille et malade, il est revint dans son lieu d'origine pour enseigner dans sa ville d’origine. Les gens vinrent s’instruire auprès de lui jusqu'à 100 milles à la ronde. Jusqu'à présent, sept générations ont passé. Ses disciples ont pris eux-mêmes des élèves qui ont développé sont art, et tous ces gens représentent jusqu'à 155 personnes. Selon le manuel généalogique, Lai doit être respecté comme première génération, Wu Zhong et Pi comme la deuxième génération. »